Vendredi 12M4KM013 : « Au paradis des gros calibres »
Nom : « Codeus Gray »
Affectation : 34ème compagnie du 17 régiment Malfien
Officier direct : Capitaine de compagnie « Ladislas Aukern »
Escouade de rattachement : Escouade d'infanterie 'Absolum'
Spécialité/grade : Sergent
Statut : En service
Je suis sergent dans la 34e compagnie du 17e Malfien. Je dois la vie à tous mes camarades, mes frères d'armes. Mon nom est Codeus Gray, et je suis le dernier survivant.
Hormis les souvenirs que je garde de cette bataille, de ce massacre, il y a le pix enregistreur de ce soldat, ce héros, Wudrid Gasper.
Certains soldats, généralement un voire deux par escouade, en sont dotés. Une qualité d'image pas trop pourrie, et un son correct. Soit disant que ça permet de retravailler la stratégie de combat à posteriori. C'est peut être vrai...quand il y a des survivants.
Je ne l'ai pas remis à mes supérieurs en rentrant au croiseur.
Il fallait que je le visionne, il fallait que je comprenne. Pour digérer, faire le deuil de mes hommes. Ne pas finir fou.
Cette histoire, c'est la nôtre, notre dernière histoire. Cette histoire, c'est celle Wudrid Gasper.
Les hommes sont en ordre serré et se positionnent. L'on entend les chenilles des chimères grincer. La 34e a été débarqué pour sécuriser un morceau d'épave contenant la boîte noire d'un appareil abattu, et ça assez longtemps pour qu'un techno-adepte soit dépêché sur place et extraie les dernières informations enregistrées par l'appareil. Les officiers prétendent que ces informations sont de prioritaires.
On a une escouade sur la colline, et plusieurs autres autour en sécurisation, ainsi qu'un Hydre pour assurer un soutient sol/air. Au cas où.
-En marche ! Suivez la chimère du patron les gars, on effectue un tour de ronde dans les environs.
Tout le groupe se met en mouvement à quelques mètres de la chimère pour le départ en patrouille. C'est à ce moment là que les premiers tirs ont éclaté.
-Rapport !
-Cibles repérées dans les frondaisons du sois bois sergent ! Dans le secteur 12.
-Ok on se déploie à couvert de cette tour, si jamais des...
La partie supérieure du sergent éclate, arrosant copieusement le reste du groupe avec des viscères, s'en suivent d'autres tirs, et d'autres corps déchiquetés. On entend pas les tirs, juste les impacts. Techno-sorcellerie. Il y a tellement de cris que le capteur de sons sature. L'image bouge vite. La tourelle de la chimère se tourne dans une direction, visiblement ils ont repéré nos ennemis. Wudrid relève un de ses compagnons couvert de sang avant de remarquer que le pauvre gars a perdu son bras droit et bon morceau du thorax. Il est mort.
La radio est saturée, d'autres escouades subissent la curée on dirait.
Wudrid hurle quelque chose, lâche le cadavre, puis rend sa ration du matin.
L'un des gars ramasse l'autocanon pour riposter mais se fait immédiatement vaporiser, ce qui finit d'abattre le moral de l'escouade.
La chimère de commandement avance légèrement pour tenter de couvrir le groupe moribond, et ses deux bolters lourds lancent enfin la juste réponse face à l'agression. Le soldat Gasper voit enfin les assaillants, des Taus, il les connaît pour avoir déjà entendu les vétérans en parler, chacun les connaît au sein du 34e peloton. Mais personne ne voulait les rencontrer. Wudrid reste assez longtemps pour voir que les ennemis semblent se jouer de la riposte impériale ! Leur position est meilleure, leurs armures sont meilleures, leurs armes sont meilleures !
Que reste il pour la moitié de l'escouade toujours en vie, si ce n'est la fuite ?
L'acte semble impardonnable, la chimère du capitaine reste seule tandis que Wudrid et quatre autres gars prennent le large.
-On rejoint l'escouade Egide, la chimère va reculer, faut resserrer les rangs !
Mais le reste du groupe ne l'entend pas de cette oreille, et Wudrid bifurque seul vers le champs de bataille, laissant les fuyards courir.
Au bout de quelques minutes, c'est une vision de mort qui s'offre à notre soldat. Des escouades dépouillées, la plupart des survivants rampent parmis les cadavres de leurs infortunés compagnons, tandis que les furieux impacts des armes Taus continuent de marteler le sol, et d'envoyer ad patres toujours plus de combattants.
Wudrid rejoint trois autres soldats à couvert dans un nid de poule. Il se jette au sol au milieu d'eux.
Aucune question ne lui est posée à propos de son escouade, chacun semble avoir compris.
C'est le porteur du pix qui romp le silence.
-Qu'est ce qu'on a ?
-Avant qu'on se fasse décimer on a repéré sur l'auspex un bombardier en approche.
Regard vers l'Hydre, 30 mètres plus loin. Une des chenilles est rompue, révélant le mécanisme de propulsion. Elle ne bougera plus. La tourelle pointe vers une tour plusieurs centaines de mètres au loin. Il y a de la fumée. Comme si une ou plusieurs tubières lance missiles avaient fait feu depuis cette position.
-Au moins on a une DCA pour assurer l'interception aérienne, mais si on veut qu'elle parle il va falloir la couv...
Un insupportable bruit de métal qui se déchire interromps le soldat, la tourelle de l'Hydre termine de se détacher du reste du véhicule tandis que des flammes s'échappent de l'habitacle.
-Par les couilles de l'Empereur ! C'est pas vrai !?
-Là c'est la merde ! La position est intenable !
Un peu plus haut, à travers les panaches de flammes qui s'élèvent de l'Hydre, l'escouade Absolum, dirigée par le sergent Gray, défend bec et ongle l'épave. Seul des Astartes devraient avoir à vivre le déluge de tirs qui vient s'écraser sur leur position. Gasper passe de longues minutes comme subjugué par le courage des hommes qui font tout pour se couvrir les uns les autres, allant même jusqu'à faire barrage de leur corps pour sauver le sergent. Même dans une propagande de recrutement on ne voit pas autant de courage et d'abnégation, ça ne serait pas crédible.
Ils devraient tous être morts, mais ils parviennent à limiter les pertes. Par le Trône ils tiennent cette foutue position !
Wudrid se tourne vivement dans une autre direction. Comme dans un cauchemar on voit une poussée de réacteurs, puis plus rien. Ou plutôt, des ombres, comme lorsque la chaleur d'un soleil reflète des mirages sur l'asphalte d'une route. Sauf que ces mirages ont une forme plus ou moins humanoïde, et lâchent des tirs en direction de la chimère de commandement.
L'un des soldats rompt le silence. C'est le radio, il demande une extraction d'urgence. Wudrid semble à bout de force. Il se laisse tomber en voyant les unités furtives faire demi tour et progresser vers leur position.
-On va crever...
-Au sol Wudrid, ils vont vers la colline ! Ils nous ont pas vu !
Le pix enregistreur est plaqué contre terre en même temps que le corps de son porteur. Plusieurs minutes se passent. La radio relaye de moins en moins d'appels à l'aide. Le 34e peloton vit ses derniers moments.
Les taus semblent partout à la fois. Wudrid se redresse lorsqu'on entend la chimère rendre l'âme. Il n'y a que deux survivants. Le capitaine et un de ses vétérans. Ils arrosent vers les ombres mouvantes. Ils sont à leur poursuite.
Le bruit strident des tubières qui hurlent à plein régime emplis le ciel. Les renforts arrivent ! Il n'en fallait pas plus pour galvaniser les quatre survivants de cette escouade patchwork. L'un d'entre eux montre l'exemple et est imité illico par les autres, ils progressent tels des loups, tirant sur des cibles lointaines de leurs fusils d'assaut.
Durant tout ce temps la position tenue par l'héroïque escouade Absolum a continué d'être pilonnée. Lorsque Wudrid quitte ses cibles des yeux pour jeter un œil à la colline, il ne voit plus que le sergent, à moitié recouvert des cadavres de ses hommes, qui continue de tirer avec son pistolet laser, plus pour la bravade que pour repousser les xenos, très certainement. C'est une vision d'horreur. Le flanc exposé de la colline est un paysage lunaire, comme défiguré par les impacts de mille comètes. Les modestes sacs de sables qui assuraient une protection sommaire sont éventrés, le sable se mêlant au sang.
Puis Wudrid manque de tomber lorsque la Vendetta les survole en rase motte, ses systèmes d'arme crachant la mort vers la tour d'où partent des dizaines de missiles. Nul en dehors du pilote ne voit ce qu'il y a en haut de cette tour, mais ça doit être la mort en personne.
Nos quatre vaillants rescapés prennent le cap de la colline, il faut protéger l'objectif. C'est tout ce qu'il reste. Eux quatre, le capitaine, le vétéran, et le sergent. Il faut considérer les autres comme pertes. Isolés, blessés, les Taus auront tôt fait de terminer de les achever. Il reste donc moins de dix hommes encore valides.
Le sergent Gray, à bout de force, se dégage suffisamment des cadavres pour envoyer quelques tirs de pistolet, sans parvenir à atteindre ces spectres de la mort. Damnés Taus. Ils continuent leur lente et furtive avancée.
La Vendetta passe en vol stationnaire alors que le pilote continue de faire pleuvoir ses tirs sur la tour. Plusieurs explosions apparaissent, laissant supposer que certaines cibles sont abattues là bas.
Dans le même temps la porte de la soute s'ouvre et les célèbres TCA, les troupes de choc aéroportées, en sortent, armés de leurs traditionnels lance flammes. Ils glissent sur leur filin métallique tels des araignées au venin enflammé aussi abrasif que mortel. Ils noient littéralement la zone sous le prométhéum, mais en une poussée de réacteur, les xenos s'en sortent indemnes et se dissimulent à nouveau.
Les TCA se déploient pour porter secours à Gray, cherchant leurs cibles du regard.
C'est le moment où les quatre rescapés de l'infanterie jouent le tout pour le tout.
Pour échapper à la mort envoyée par les TCA, les taus, au nombre de quatre également, ont dû légèrement se rapprocher de Wudrid et ses compères. Ils ne semblent pas les avoir repérés. S'abstenir de tirer sur les fantômes Taus à dû être une bonne idée.
S'en suit une charge rapide et efficace, le corps à corps s'engage, révélant les impressionnantes armures xenos qui ne semblent pas pouvoir effectuer de camouflage contre un ennemis qui se trouve au contact. Wudrid et les trois autres saisissent l'occasion de venger leurs frères, et parviennent à abattre deux des quatre ennemis. Les deux derniers survivants, visiblement peu rompus au combat au corps à corps, paniquent et tentent de s'enfuir. Ils sont aussitôt rattrapés et mis à mort sans autre forme de procès.
L'un des soldats se tourne alors vers le capitaine tout en désignant du doigt la Vendetta, toujours soute ouverte.
-Grouillez !!
Le capitaine et son dernier vétéran rengainent pour se mettre à sprinter.
Les TCA font signe de leur côté à Gray pour qu'il abandonne sa position et grimpe dans le transport.
C'est à ce moment là que les Taus révèlent leur perfidie et fondent sur un ennemis déjà vaincu.
Le fameux bombardier qui avait été repéré auparavant pique sur les derniers effectifs Malfiens. Il largue une bombe sur une position éloignée, il devait y avoir d'autres survivants. Puis, frôlant la Vendetta qui maintient le vol stationnaire, l'appareil Tau bifurque en larguant une bombe en direction du capitaine et remonte vers la colline. Si le bombardier rate sa cible, ce n'est pas le cas de ce qui se trouve sur la tour à moitié détruite par la Vendetta. Une salve d'explosif est tirée depuis cette position et vient vaporiser ce qu'il reste de l'escouade de commandement. Il ne subsiste absolument rien qui prouve que deux hommes se tenaient là un battement de cœur auparavant. C'est le choc.
Wudrid fonce tête baissée, abandonnant son arme. Les autres l'imitent lorsqu'ils s’aperçoivent que le bombardier fonce droit sur eux.
Les troupes xenos ont bien progressé durant tout ce temps, et les gardes n'ont pas eu l'occasion d'offrir une vraie résistance, tant et si bien qu'ils se retrouvent bien proche de la colline, et surtout à portée des TCA. Ces gars là figurent parmis les meilleurs, envoyés pour déloger les plus grosses menaces du champs de bataille, mais ça ne leur épargne pas à leur tour la salve des fusils à impulsion qui, en l'espace de quelques secondes, les fait tous passer de vie à trépas. Les gilets par balle ne sont d'aucune utilité face à ça. C'est pire que dans un cauchemar. Le sergent Gray, le miraculé, semble avoir été oublié par les guerriers de feu. N'empêche, ils portent foutrement bien leur nom.
Le bombardier se rapproche.
Il y a comme deux mini-tourelles dans ce qui semble être les ailes de l'aéronef Tau. On ne voit pas bien. Le fait est que ces tourelles ouvrent le feu, un par un les camarades de Wudrid s'effondrent tandis que des mottes de terre s'envolent à chaque impact, avant de passer à un nouveau corps. Un à un ils sont oblitérés sous la violence du choc. Le seconde classe Wudrid Gasper ne peut échapper à son tour au sort funeste. Sa dépouille, sous l'élan de la course et la puissance de la salve, semble comme soulevée du sol, et s'écrase définitivement quelques mètres plus loin.
Plusieurs tirs commencent à ricocher sur la carlingue de la Vendetta. Dans sa fuite Codeus Gray se baisse pour arracher le pix du soldat dont le corps commence à refroidir.
Il s'accroche au filin suspendu de la Vendetta. Le démarrage est violent, la poussée coupe le pix, à moins que ce ne soit le poing serré de Gray.
Fin de l'enregistrement.
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A l'instar de l'ami Kalisgaust, avec qui je partage le goût des beaux récits, je livre sur ce forum le fruit de mon imagination.
Merci beaucoup pour l'initiation V6 de cet après midi, j'y ai pris beaucoup de plaisir.
Ce jeu est définitivement le seul où j'aime autant gagner que perdre. C'est toujours l'occasion de bonnes poilades et d'action (plus ou moins) héroïques.
J'aurai appris, parfois dans la souffrance, les nouveautés de la V6. Mais c'est de cette façon qu'on retient le mieux.
J'espère que vous chers lecteurs prendrez autant de plaisir à lire que j'en ai pris à jouer.
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